At LeQsaR - Amar Ouali

At LeQsaR   -    Amar  Ouali

Talamine (Mémoires de l'adjudant-chef Jean-Marie Buquet)

Adjudant-Chef  Jean-Marie Buquet

Chasseurs en Kabylie

Avec le 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Nice  Tome 1

 

I956 / 1959    Félix Faure - Michelet - Bouïra

Guerre d'Algérie

Témoignage Nice - Mai 1995

 

 

LES GUERRES DU XXe SIÈCLE

A TRAVERS LES

TÉMOIGNAGES ORAUX

 

**

Collection Michel El Baze

réalisée dans le cadre de l'Association Nationale des Croix de Guerre

et des Croix de la Valeur Militaire

 

2 Place Grimaldi – 06000 - Nice

Tél. 04 93 87 86 77

    06 87 14 32 68

 

Récits de vie des Anciens Combattants,

Résistants, Internés, Déportés, Prisonniers

 

**

Pour l'enrichissement de la

mémoire collective

 

Ces documents peuvent être mis en libre communication

Droits de traduction, de reproduction et d'adaptation

réservés pour tous les pays.

 Analyse du témoignage

 

Adjudant Chef Jean-Marie BUQUET -:

         Route de Lux - Tilchatel - 21120 - Is sur Tille

 

CHASSEURS EN KABYLIE

 

142 - Tome I       1956 - 1959

143 - Tome II      1960 - 1964

GUERRE D'ALGÉRIE

Écriture : 1991 - Édition : Mai 1995 - 670 pages

 

POSTFACE de Michel EL BAZE

Tome I

Il s'agit bien là d'un témoignage, sauf que, au lieu de s'appuyer seulement sur sa mémoire, J-M Buquet se réfère aussi au Journal de Marche du Bataillon qu'il a tenu pendant tout ce temps où il fut adjoint à l'Officier de Renseignements.

Dans ce premier tome, le témoin relate le séjour du Bataillon en Algérie de 1956 à 1959.

Nul doute que les chercheurs algériens et français trouveront là, une mine de renseignements sur les événements vécus qui leur permettra de mieux situer l'action de nos Chasseurs dans ce pays en révolte

 

Tome II

Débarqué à Ménerville le 8 Janvier 1956, le 22ème B.C.A. séjourne à Félix-Faure, Michelet, Bouïra, puis dans de nombreux autres villages de Kabylie au cours de la période de 1956 à 1964 que traite ce second tome.

De retour en métropole, après sept années passées en Algérie, il sera dissous le 15 Février 1964 après une prise d'Arme au Quartier Saint Jean d'Angély de Nice.

Comme le dit M. Joseph-André Grammatico, Maire Adjoint, le 22ème "Bataillon de Tradition de la Ville de Nice" aura bien mérité de la considération de nos concitoyens.

 

AVERTISSEMENT DU TÉMOIN

Ce récit des activités du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins au cours de ce que, pudiquement, l'on avait convenu d'appeler "Opérations de maintien de l'ordre", tant au Maroc qu'en Algérie, se présente sous une forme différente de celle des témoignages édités dans cette collection.

 

Il ne s'agit pas d'un récit personnel, mais d'un document tenu quotidiennement à jour, ce qui lui confie une rigueur chronologique.

 

Le fait que j'aie vécu la presque totalité du séjour du 22ème B.C.A. en A.F.N. à un poste de témoin privilégié au sein du P.C. du Bataillon, m'a permis d'en situer les épisodes dans leur ambiance, d'en préciser les détails et d'en replacer les acteurs dans le cadre des différentes situations.

This account of activities of 22ème Alpine Hunter Battalion in the course of what, modestly, one had suited to call "Maintenance Operations in the Order", so in Morocco that in Algeria, follows under a different form of the testimonies of this collection.

It does not concern a personal account, but of a held daily document , which confides it a chronological rigor.

The fact that I have lived the almost totality of the stay of 22ème B.C.A. in A.F.N. at a preferential witness position to the breast of the P.C. of the Battalion, has allowed me to situate episodes in their atmosphere, to specify details and in to replace actors in the framework of the different situations.

 

Tome 1

 

8 Janvier - 31 Mai I956

Félix Faure - Michelet

 

1er Juin 1956 / 31 Décembre 1959 

Bouïra

Le 15 avril, au cours d'un contrôle du village d'Izemourene, le nommé. azouz Said ben Mohamed tente de forcer le bouclage. Il est abattu. Il était porteur d'un pistolet automatique.

Le même jour, la 4éme Compagnie participe à une opération dans la région de Talamine, au Sud Est de Bouira.

La 1ére Compagnie opère, le 19, au Nord du Djebel Heidzer, en liaison avec le 159éme R.I.

Dans l'après midi, le P.C. est alerté par la 4 éme Compagnie. Un jeune berger a observé, au cours de la matinée, deux individus qui posaient une mine dans le fond d'un oued desséché traversée par la piste qu'empruntent les véhicules de la 4 qui vont à Irhorat. Le Lieutenant Carrete se rend sur les lieux désamorce l'engin et le récupère. La mine est composée d'un pain de un kilo de T.N.T. enveloppé dans un papier d'emballage.

Les numéros de série du lot figurant sur le bloc d'explosif sont transmis à la division.

La réponse est immédiate.

Il s'agit d'explosif faisant partie des charges utilisées par le Commando du Génie le 12 mars à Ait Haouari. Une charge non explosée a été récupérée par les fellaghas, qui s'en servent maintenant contre nous. C'est une mine de même puissance qui, le 12 avril, a détruit la Jeep de la 1ére Compagnie. Les charges employées à Ait Haouari étaient de quatre pains de un kilo. En comptant celui qui vient d'être récupéré et celui qui a détruit la Jeep, le 12 avril, il en reste encore deux dans la nature. Les convois vont devoir redoubler de vigilance.

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Les 22 et 23, la 2éme Compagnie détachent une section en protection des travaux des Ponts et Chaussées. Le même jour, la 4éme Compagnie opère dans la région de Talamine, quartier du 7éme Hussards. Le Capitaine Nodot commande le sous groupement B, constitué par sa compagnie et le 1er Escadron du 7éme Hussards. Il fait mouvement par les hauteurs Sud ouest de Talamine et, appuyé par un half track de D.C.A., aborde le versant de la cote 734.

La section de tête de la 4éme Compagnie est accrochée, vers 7 heures 30, dans les ravineaux de 734, et progresse après avoir abattu un fellagha et fait deux prisonniers dont un blessé.

Le half track appuie la progression du sous groupement qui remonte plein Nord vers 734, en prenant à partie les adversaires installés sur le barres rocheuses de 734.

Un rebelle est tué au cours de cette action.

Le groupement Nodot manoeuvre alors, sous le tir rebelle, pour dégager une marge d'intervention à l'appui aérien qui a eté demandé   à 10 heures, l'aviation intervient, aux roquettes et au napalm. La progression reprend.

Au cours d'accrochages sporadiques, six hors la loi sont tués.

Le  7éme Hussards en abat un autre dans l'Oued Sidi Aiche. La progression continue et permet de découvrir un campement organisé et des abris pouvant contenir une soixantaine d'hommes.

Les abris sont détruits.

En remontant vers 609, la 4éme Compagnie trouve une arme et cinq musettes remplies de munitions, puis, au Nord Est de la cote, sept nouveaux cadavres.

Le ratissage se termine vers 19 heures 30.

Le bilan, pour la 4éme Compagnie, est de douze rebelles tués, deux prisonniers, dont un blessé, sept fusils de guerre, sept baïonnettes, deux pistolets mitrailleurs, quinze grenades, six mille cartouches de F.M. 24/29, des équipements neufs, huit chargeurs de F.M., une bande de mitrailleuse et un drapeau F.L.N. Parmi les morts l'adjudant commandant la bande.

L'interrogatoire des prisonniers et les documents saisis permet de situer l'adversaire.

Il s'agit de la compagnie d'escorte d'un convoi d'armes en provenance de Tunisie. Le convoi réussi à filer vers l'Ouest pendant qu'une section de l'escorte se sacrifiait. L'adjudant qui commandait cette escorte était le chef du Kism de Melouza, à l'époque où les groupes F.L.N. de Sahnoun s'étaient livrées au massacre des populations du douar. Parmi les papiers récupérés sur son cadavre se trouve la copie d'une lettre qu'il avait envoyée à ses supérieurs hiérarchiques pour protester contre ces massacres, exécutés dans son secteur par une bande venue de l'extérieur.

Il avait alors été  sanctionné, démis de ses fonctions de chef de secteur et affecté à l'escorte des convois de Tunisie.

Dans l'après midi du 24 décembre, un aumônier, venu d'Alger, est héliporté à la 2éme Compagnie.

Noél est dignement fêté dans toutes les compagnies.

¿ minuit, une vacation radio spéciale apporte aux unités les voeux de Noél du commandant du 22Ëme B.C.A.

Le 27 décembre, la 4Ëme Compagnie retourne à Talamine avec les Hussards pour exploiter les renseignements fournis par les prisonniers du 23. Ces renseignements permettent de démanteler l'O.P.A. locale et de récupérer deux fusils de chasse. Une nouvelle fouille du terrain permet de récupérer un fusil mitrailleur camouflé dans un fourrÉ.

De nouveau, la tempête sévit sur la région. Les routes et les pistes s'effondrent en de nombreux endroits.

La 2Ëme Compagnie est bloquée à Tikjda par d'abondantes chutes de neige. Le vent a formÈ des congËres de deux mËtres de haut sur certains points de la route. Au P.C., les messages s'accumulent apportant d'heure en heure l'annonce de nouveaux dÈg‚ts, dont certains sont trËs importants.

Glissements de terrain, baraques endommagÈes, murs d'enceinte et blockhaus effondrÈs. Il n'y a heureusement pas d'accident corporel ‡ dÈplorer.

La journÈe du 29 est particuliËrement marquÈe d'une boule noire. L'Ècole d'AÔn Allouane s'est effondrÈ.

DÈs le 30, tant bien que mal, on rÈpare les dÈg‚ts. On reconnaÓt les routes et les pistes.

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FÈvrier

De nouveau, activitÈs locales, jusqu'au 15 FÈvrier.

Le 15, fouille du Dra El Arch et de la rÈgion de Talamine, zone de passage et de transit Est - ouest. Quelques caches et abris sont dÈmantelÈs.

Quelques jours de calme permettent aux commandants de sous quartiers de remettre un peu d'ordre dans les affaires locales†: visites des villages, contacts avec les populations, remise en Ètat des pistes et cantonnements, patrouilles et embuscades.

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Les I5 et I6 mars, le 22Ëme B.C.A., ‡ quatre compagnies, commandÈ par le Chef De Bataillon Giraud, participe ‡ une opÈration de secteur vers Talamine.

Il progresse de nuit, par El Esnam, Goumgouma, Bel Lassy, et Tizi Ismail, pour s'installer en bouclage sur les crÍtes Nord Est, Nord et Nord ouest de la cuvette de Talamine, Le I5, ‡ 4 H. PÈnÈtration dans le village ‡ 6 h 30, en liaison avec le 7Ëme Hussards. Passage au Col de El Bab ‡ I2 heures et progression vers l'Oued Hammam. Installation en bivouac ‡ I8 heures sur le piton au Nord des sources.

Retour ‡ BouÔra dans la matinÈe du I6.

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Les 22 et 23, la 2Ëme Compagnie dÈtache une section en protection des travaux des Ponts et ChaussÈes. Le mÍme jour, la 4Ëme Compagnie opËre dans la rÈgion de Talamine, quartier du 7Ëme Hussards. Le Capitaine Nodot commande le sous groupement B, constituÈ par sa compagnie et le 1er Escadron du 7Ëme Hussards. Il fait mouvement par les hauteurs Sud ouest de Talamine et, appuyÈ par un half track de D.C.A., aborde le versant de la cote 734.

La section de tÍte de la 4Ëme Compagnie est accrochÈe, vers 7 heures 30, dans les ravinaux de 734, et progresse aprËs avoir abattu un fellagha et fait deux prisonniers dont un blessÈ.

Le half track appuie la progression du sous groupement qui remonte plein Nord vers 734, en prenant ‡ partie les adversaires installÈs sur le barres rocheuses de 734.

Un rebelle est tuÈ au cours de cette action.

Le groupement Nodot manoeuvre alors, sous le tir rebelle, pour dÈgager une marge d'intervention ‡ l'appui aÈrien qui a ÈtÈ demandÈ. ¿ 10 heures, l'aviation intervient, aux roquettes et au napalm. La progression reprend.

Au cours d'accrochages sporadiques, six hors la loi sont tuÈs.

Le 1/7Ëme Hussards en abat un autre dans l'Oued Sidi AÔche. La progression continue et permet de dÈcouvrir un campement organisÈ et des abris pouvant contenir une soixantaine d'hommes.

Les abris sont dÈtruits.

En remontant vers 609, la 4Ëme Compagnie trouve une arme et cinq musettes remplies de munitions, puis, au Nord Est de la cote, sept nouveaux cadavres.

Le ratissage se termine vers 19 heures 30.

Le bilan, pour la 4Ëme Compagnie, est de douze rebelles tuÈs, deux prisonniers, dont un blessÈ, sept fusils de guerre, sept baÔonnettes, deux pistolets mitrailleurs, quinze grenades, six mille cartouches de F.M. 24/29, des Èquipements neufs, huit chargeurs de F.M., une bande de mitrailleuse et un drapeau F.L.N. Parmi les morts l'adjudant commandant la bande.

L'interrogatoire des prisonniers et les documents saisis permettent de situer l'adversaire.

Il s'agit de la compagnie d'escorte d'un convoi d'armes en provenance de Tunisie. Le convoi rÈussi ‡ filer vers l'Ouest pendant qu'une section de l'escorte se sacrifiait. L'adjudant qui commandait cette escorte Ètait le chef du Kism de Melouza, ‡ l'Èpoque o_ les groupes F.L.N. de Sahnoun s'Ètaient livrÈes au massacre des populations du douar. Parmi les papiers rÈcupÈrÈs sur son cadavre se trouve la copie d'une lettre qu'il avait envoyÈ ‡ ses supÈrieurs hiÈrarchiques pour protester contre ces massacres, exÈcutÈs dans son secteur par une bande venue de l'extÈrieur.

Il avait alors ÈtÈ sanctionnÈ, dÈmis de ses fonctions de chef de secteur et affectÈ ‡ l'escorte des convois de Tunisie.

Dans l'aprËs midi du 24 dÈcembre, un aumÙnier, venu d'Alger, est hÈliportÈ ‡ la 2Ëme Compagnie.

NoÎl est dignement fÍtÈ dans toutes les compagnies.

¿ minuit, une vacation radio spÈciale apporte aux unitÈs les voeux de NoÎl du commandant du 22Ëme B.C.A.

Le 27 dÈcembre, la 4Ëme Compagnie retourne ‡ Talamine avec les Hussards pour exploiter les renseignements fournis par le prisonniers du 23. Ces renseignements permettent de dÈmanteler l'O.P.A. locale et de rÈcupÈrer deux fusils de chasse. Une nouvelle fouille du terrain permet de rÈcupÈrer un fusil mitrailleur camouflÈ dans un fourrÈ.

De nouveau, la tempÍte sÈvit sur la rÈgion. Les routes et les pistes s'effondrent en de nombreux endroits.

La 2Ëme Compagnie est bloquÈe ‡ Tikjda par d'abondantes chutes de neige. Le vent a formÈ des congËres de deux mËtres de haut sur certains points de la route. Au P.C., les messages s'accumulent apportant d'heure en heure l'annonce de nouveaux dÈg‚ts, dont certains sont trËs importants.

Glissements de terrain, baraques endommagÈes, murs d'enceinte et blockhaus effondrÈs. Il n'y a heureusement pas d'accident corporel ‡ dÈplorer.

La journÈe du 29 est particuliËrement marquÈe d'une boule noire. L'Ècole d'AÔn Allouane s'est effondrÈ.

DÈs le 30, tant bien que mal, on rÈpare les dÈg‚ts. On reconnaÓt les routes et les pistes.

La pluie et le vent faiblissent enfin le 31.

La C.C.A.S. pousse un convoi de ravitaillement jusqu'au pont de SÈlim. De l‡ ,jusqu'‡ AÔn Allouane le transport est effectuÈ ‡ dos d'homme.

¿ 14 heures, un bull dozer de Ponts et ChaussÈes est poussÈ sur la route jusqu'‡ AÔn Allouane. Dans tous les postes, co°te que co°te, une veillÈe de fin d'annÈe est organisÈe.

La vacation radio de minuit apporte ‡ tous les voeux de Nouvel An du chef de bataillon Vuillemey commandant le 22Ëme B.C.A.

 

 



05/01/2009
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