At LeQsaR - Amar Ouali

At LeQsaR   -    Amar  Ouali

Origines des At LeQsar (2éme hypothèse)

La tribu d'Ahl-el-ksar est bornée au sud par les Béni-Yala, à l'est par les Sebkha, au sud par les Ouled Salem à l'ouest par la tribu oued-el-berdi  de la commune mixte d'Ain-bessem. Elle se compose de trois villages :

·        Ouled-Ali Ouameur, Ouled-Rached, Ouled-Abdallah anciennement appelé Ouled-Ziane

Les ouled-Rached sont divisés en deux fraction : 1° les Ouled-Rached ; 2° Les ouled-Bechechma.

La superficie de la tribu est d'environ 25486 hectares dont 20.992 hectares de forêts de pin d'Alep et de thuya.

Le principal cours d'eau et l'oued-el-hammam.

 

 

 

 

Origine – Particularités :

D'après la tradition admise des habitants, la tribu d'Ahl-el-ksar aurait pour fondateur un marabout du nom de Si-Ahmed ben Slimane ben Kharrouba qui habitait sur les bords de l'oued Zaiane dans la région qui a formé le douar Oued-el-berdi.

Il possédait de grands biens. Un de ses bergers vint un jour faire pacager son troupeau aux abords du point où sont actuellement installés les villages des Ksars : la région était couverte de forêts et jusqu'alors inexplorée. Elle passait pour être totalement dépourvue d'eau potable.

 

Un bouc s'était détaché du troupeau revint à un moment donné avec la barbe ainsi que les jambes mouillées et couvertes de boue fraiche. Le berger intrigué  chercha vainement la source où l'animal s'était abreuvé ; la nuit l'obligea à rentrer  à son domicile, mais il se promit de revenir le lendemain et mis son projet à exécution observant soigneusement les allures du bouc.

 

Comme la veille, l'animal s'éloigna au moment de la forte chaleur et arriva suivi par le berger jusqu'à une source abondante et limpide.

Ce dernier s'empressa d'en informer son maitre qui se rendit sur les lieux : le pays était beau ; abondamment pourvu de bois de construction, il plut au marabout qui s'y installa. Peu à peu des gens des régions avoisinantes, vinrent se grouper autour de lui. On raconte au sujet de ce marabout l'anecdote suivante :

 

Dans le principe le marabout ne portait que, le nom de Ahmed ben slimane. Il était depuis le temps installé sur le nouveau point qu'il avait choisi  pour sa demeure lorsque une bande d'indigènes de ouled-mahdi (madhi) de Msila en quête de razzias arrivèrent de son coté et s'installèrent prés d'une source à l'ombre d'un grand caroubier. La servante du marabout vint emplir son outre, mais les nouveaux venus refusèrent de la laisser puiser de l'eau dont elle avait besoin, la maltraitèrent et déchirèrent l'outre. Elle revint vers son maitre lui racontant ce qui s'était passé ; celui-ci sortit à son tour et d'un monticule voisin s'écria : « si ce caroubier doit appartenir aux ouled-mahdi qu'il continue à abriter ceux qui se trouvent à son pied ; mais s'il doit rester ma propriété qu'il se renverse sur eux et les écrase. »

 

Immédiatement l'arbre s'abattit écrasant un bon nombre de voyageurs ; les autres prirent la fuite ; depuis Ahmed ben slimane ajouta à son nom celui de « Bou Kharrouba » l'homme au caroubier.

Il fut d'abord rejoint par des familles venues de la région d'Ahnif, puis par des gens qui émigrèrent des Ouannougha, tribu qui avoisine les Ksars. Les premiers avec les descendants de Si Ahmed ben slimane formèrent les Ouled-Rached qui renferment un groupe de marabouts les Ouled-Bou-kharouba Descendants directs du fondateur de la tribu ; les autres donnèrent naissance à une seconde fraction distincte  les Ouled-Abdellah qui à la suite de discussions se divisa en deux partis devenus deux fractions distinctes ; les Ouled-Abdellah et Zeriba.

 

Les Ouled-Abdellah enferment un groupe ; les Ouled Adenane qui sont de la même source que les Ouled-el-hadj des Sebkha.

Les Ksars sont donc comme on le voit un mélange de berbères et d'arabes. Ils revendiquent leur qualité de Kabyles et de fait c'est la langue berbère seule qui est en usage  chez eux ; ils n'en parlent pas moins avec aisance la langue arabe  et ils  expliquent ce fait par la fréquence des relations qu'ils entretiennent  avec les tribus arabes qui les environnent.

 

Les Ksars obéirent aux Zenata. Sous les Turcs ils étaient administrés par les Ouled-Mokrane auxquels ils payaient l'impôt.

Devenus indépendants lorsque lors de la prise  d'Alger, ils refusaient de recevoir  chez eux El-hadj Abdelkader.  Attaqués pour ce fait par les réguliers par les réguliers de l'Emir que commandait alors Ben-Salem, ils eurent leurs villages brulés et dévastés.

Ils ne firent pas leurs soumissions sans bruler de la poudre et leurs villages furent incendiés encore une fois en 1846.

Depuis ils s'étaient tenus tranquilles.

Mais en 1871 ils prirent part à l'insurrection et furent frappés de séquestre collectif.

 

Après 1871 les Ksars ont en leur territoire agrandi par l'annexion des Sebkha. Cette situation dura jusqu'à la création de la commune mixte de Beni-Mansour dans laquelle les Sebkha reformèrent un douar distinct.

 

Les habitants des  Ksars ont les mêmes coutumes que leurs coreligionnaires  des Sebkha et aux mêmes époques que ces derniers, ils vont habiter leurs azibs.

Leurs maisons sont construites  dans les mêmes conditions. Les propriétaires  qui usent de la tuile sont rares.

Les indigènes des Ksars entretiennent des relations suivies avec les régions de Bouira et d'Aumale dont ils fréquentent assidument les marchés.

 

Leurs rapports avec les tribus du Nord de la circonscription sont moins fréquents, cependant ils ont quelques fois affaire aux Zouaouas de la grande Kabylie qui viennent faire leurs achats de grains dans la vallée de l'Oued-sahel ou qui passent sur leur territoire pour se rendre sur les marchés du sud.

Les Ksars ont dans la fraction des Ouled-Rached le tombeau de leur ancêtre Si Ahmed ben Slimane bou kharrouba, marabout dont j'ai déjà parlé.

 

Comme particularité ; il existe aux Ksars dans cette même fraction des Ouled-Rached, un trou dans une roche à fleur de terre donnant passage au corps d'un homme.

Ce trou est l'orifice d'un conduit qui après quelques sinuosités aboutit à une caverne souterraine assez spacieuse pour que celui qui descend la visiter puisse se tenir debout et dont le voûte abrite un lac en miniature ou mieux encore une marre.

 

Au sud-ouest des villages des Ksars se trouve une montagne qui sépare la tribu de celle de l'oued Berdi. Elle est percée à sa base d'une série de cavités naturelles tantôt basses tantôt assez élevées et qui communiquent entre elles. Un orifice se trouve placé du côté des Ksars et un autre aboutit dans la fraction des Fraksa douar Oued-Berdi commune mixte d'Ain-Bessem.

 

Ces cavités sont désignées par les gens du pays sous le nom de « Ghar-el-Fraksa ».  Elles renfermaient des quantités de guano qui ont été extraites par un européen et expédiées dans le Nord de la France il y a une trentaine d'années.

 

Non loin des Ksars, il existe dans la vallée resserrée de l'Oued Bechloul une autre grotte de belle dimension dont les parois sont en partie tapissées de matières minérales fondues composées en grande proportion de fer et de souffre, provenant d'un boursouflement volcanique.

 

Mais comme le merveilleux chez l'indigène algérien ne perd jamais ses droits, les habitants environnants sont persuadés d'être en présence d'une habitation  d'une race de géants exploiteurs de fer  et de souffre.

Cette grotte formerait un souterrain par lequel on peut gagner Aumale distant de 32 kilomètres. Personne n'a exploré le chemin mais la meilleure preuve pour appuyer leur assertion léguée du reste par les anciens c'est qu'une chèvre poursuivie par un bouc s'engagea avec lui dans la caverne et que l'on vit les deux animaux ressortir au pied du Dira.

 

Source :article de M. BUGEA : «  La commune mixte de Beni-Mansour –Département d'Alger » dans la revue « Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord » 1919-1921.

 



27/04/2012
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